Chapitre 5 : une nuit dans les montagnes



Nous sommes invités pour la soirée ce jour là : on égorgera une brebis pour nous.

A l’heure où l’air commence à se faire plus frais, les enfant viennent à cheval nous chercher. Ils montent depuis qu’ils savent marcher… Nous montons avec les enfants en croupe, traversant les rivières, parcourant la pleine herbeuse, puis nous arrivons chez Sultanaaly et ses 5 enfants. Il faut d’abord boire quelques tasses de kymyss, qu’on a préparé en fermentant du lait de jument, qu’on traite parfois à la nuit tombante, quand des visites inattendues précipitent le crépuscule, et qu’on bat dans une sorte de baratte, poche en cuir étanche dont on remue régulièrement le contenu avec un bâton. Ensuite, on va égorger la brebis, selon le rituel habituel qui réunit invités et famille. Pendant que la brebis cuit, les filles nous emmènent visiter les environs à cheval, et les femmes et les enfants jouent quelques morceaux autour d‘une guitare ou d’un komouz, dans la maison, formant une scène charmante.

Puis après le repas copieux à base de mouton cuit, les enfants chantent quelques chansons à la lueur de la lampe à huile… Douces voix, douce lumière, ce moment a quelque chose de magique…

Puis il faut rentrer. Nous montons chevaux, les enfants en croupe, et nous dirigeons tranquillement vers la yourte des hôtes chez qui nous logeons, à 10 minutes à cheval de là. La lune est superbe, elle baigne de sa lumière pâle la vallée. Il n’y a que le cri des enfants, le pas du cheval qui foule le lit de la rivière que nous franchissons, y créant quelques remous. Les montagnes se distinguent par de légères nuances de bleu glacé par la lumière froide de la lune. Bercé par les mouvements du cheval, un enfant en croupe, je regarde le ciel et j’ai l’impression de n’être à cette hauteur plus très loin du paradis…

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